Yanick Noiseux

Résumé

Les nouvelles allégations d’abus entourant les controversés programmes de travail migrant temporaire du gouvernement fédéral, feraient en sorte, si l’on en croit l’article de La Presse canadienne paru le 28 avril dernier, « d’entacher la réputation politique de Jason Kenney » qui « serait dans la mire des groupes d’affaires, des syndicats et même des citoyens ordinaires qui pensent que le gouvernement conservateur a permis à des étrangers de voler leurs emplois ». Devant de tels dérapages, des précisions doivent être apportées quant à la critique que nombreux sont à porter à propos de l’essor de programmes de travail migrant temporaire « fabriquant » des demi-citoyens actifs dans un nombre grandissant de secteurs de l’économie canadienne (travail agricole, aide-domestique, hôtellerie, restauration, transformation des viandes, mines, etc.). Comme les réformes récentes de l’assurance-emploi et de l’aide sociale, l’esprit téléguidant la mise en œuvre de ces programmes s’inscrit dans un retournement de la politique économique liée au travail dorénavant articulé autour de la « flexibilisation du travail » et de la mise en concurrence des travailleurs, particulièrement ceux et celles s’activant « au bas de l’échelle ».

Noiseux, Yanick. « Des demi-citoyens, pas des voleurs de jobs », Réseau d’études des dynamiques transnationales et de l’action collective (REDTAC), no. 5, 2014.