Que pensent les travailleurs et travailleuses communautaires de leurs conditions de travail

À l’automne 2017 a débuté une recherche partenariale sur les conditions de travail au sein du mouvement communautaire afin d’en faire le portrait qualitatif et d’identifier leurs répercussions sur la vie des travailleurs et travailleuses communautaires. Près de 20 personnes ayant été rencontrées jusqu’à présent, ce texte vise donc à vous présenter notre démarche ainsi que les résultats préliminaires de la recherche. Fauvel, Mylène, « Que pensent les travailleurs et travailleuses communautaires de leurs conditions de travail », Bulletin de liaison, Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec (FAFMRQ), vol. 43, no. 2, novembre 2018, p. 3-4.

Articles de vulgarisation

Mylène Fauvel

Les travailleurs migrants temporaires et l’accès aux droits sociaux du travail et à la citoyenneté | Le coût d’une absence politique

Au Québec, la question des « travailleurs étrangers temporaires » demeure peu connue du grand public. Les médias s’y penchent parfois, mais sans permettre de réellement comprendre les causes profondes du recours à ce type de salariat par le patronat local. Au-delà des explications avancées sur les conditions difficiles de séjour et de travail de cette main-d’œuvre, un acteur majeur manque à l’appel dans la couverture journalistique : l’action publique. car C’est la logique conjuguant le recours systématisé aux travailleurs migrants temporaires (TMT) par les entreprises avec le soutien actif de l’État qui pose problème. Soussi, Sid Ahmed, « Les travailleurs migrants temporaires et l’accès aux droits sociaux du travail et à la citoyenneté | Le coût d’une absence politique », Le Webzine, Vivre ensemble (Centre Justice et foi), 2018.

Articles de vulgarisation

Sid Ahmed Soussi

Textes d’analyse de l’Observatoire de la pauvreté et des inégalités au Québec

Le Collectif pour un Québec sans pauvreté, partenaire du GIREPS, publie annuellement plusieurs articles scientifiques ou de vulgarisation. Vous trouverez ici une sélection des textes d’analyse les plus récents de l’Observatoire de la pauvreté et des inégalités au Québec, l’organe de recherche du Collectif. Troisième plan d’action gouvernemental de lutte à la pauvreté: un objectif cousu de fil blanc En décembre 2017, le gouvernement du Québec a déposé son troisième plan d’action en matière de lutte à la pauvreté. Il y affirme, dans l’introduction, qu’il « se donne une cible ambitieuse : sortir plus de 100 000 personnes de la pauvreté d’ici 2023 » (p.15). Ce simple énoncé soulève toutefois plusieurs questions. Cet objectif est-il réellement ambitieux ? Comment cette cible a-t-elle été fixée? Que veut dire le gouvernement lorsqu’il parle de « sortie de pauvreté »? Ce court texte vise à y répondre. Revenu de base québécois : vers un revenu minimum garanti ou une extension du programme de Solidarité sociale? Avec le dépôt du Plan d’action gouvernemental pour l’inclusion économique et la participation sociale en décembre 2017 et du projet de loi 173 (Loi visant principalement à instaurer un revenu de base pour des personnes qui présentent des contraintes sévères à l’emploi) au printemps 2018, le gouvernement prévoit la mise sur pied d’un revenu de base. Les attentes sont élevées envers ce type de programme, revendiqué depuis des décennies par un grand nombre d’acteurEs des mouvements sociaux. Mais qu’en est-il vraiment? En quoi consiste ce revenu de base proposé par le gouvernement? Comment se distingue-t-il de l’actuel programme de Solidarité sociale? En quoi est-il similaire ou est-il différent des principales formes de revenu minimal garanti? Ce texte d’analyse de l’Observatoire de la pauvreté et des inégalités au Québec répond à ces questions et s’interroge également sur la valeur de ce nouveau programme comme mesure de lutte contre la pauvreté. D’Objectif emploi au revenu de base : Héritage du mandat de François Blais En peu de temps, on a assisté à la création du programme Objectif emploi (projet de loi 70), au dépôt du rapport sur le revenu minimum garanti, à la publication du troisième plan d’action de lutte contre la pauvreté et finalement à la mise en branle d’un revenu de base (projet de loi 173). À peine deux ans après son entrée en fonction comme ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, François Blais a réussi à mener à terme quelques projets importants et en amorcer d’autres. L’addition de deux nouveaux programmes à la Loi sur l’aide aux personnes et aux familles, qui viennent s’ajouter aux programmes d’aide de dernier recours (Aide sociale et Solidarité sociale), change considérablement l’image de l’assistance sociale. D’un côté, le gouvernement raffermit son autorité en obligeant, par le programme Objectif emploi, tous les nouveaux demandeurs d’aide sociale à entreprendre des démarches d’emploi, de l’autre, il accorde, pour la première fois, un revenu de base à toutes personnes ayant des contraintes sévères à l’emploi et étant prestataires du programme de solidarité sociale depuis 5 ans et demi. On a souvent attiré l’attention sur le passé universitaire de l’actuel ministre, lui qui comme professeur de sciences politiques à l’université Laval avait publié un livre où il se prononçait en faveur d’une allocation universelle. Il croyait « fermement que l’allocation universelle se retrouve[rait] au cœur des propositions de réforme de la politique sociale du XXIe siècle ». Associé de près aux principaux partisans de cette nouvelle politique sociale (Philippe Van Parjis, Anthony Atkinson, Yannick Vanderbought), il prédisait ainsi que cette mesure allait être la prochaine grande avancée en matière de justice sociale. En plus d’ébaucher une allocation universelle dont profiteraient touTes les citoyennes et citoyens, Blais critiquait sévèrement, dans son livre, les politiques de workfare prétextant qu’elles étaient inefficaces et qu’elles brimaient la dignité des personnes assistées sociales. Il rejetait ainsi les mesures qui contraignaient les personnes assistées sociales à participer à des activités de réinsertion à l’emploi sous peine de se voir retirer leur droit à l’aide sociale ou de subir une coupe substantielle sur leur prestation mensuelle. Plusieurs ont vite remarqué les similitudes entre les politiques de workfare et les mesures mises de l’avant par le programme Objectif emploi. Les opposantEs au nouveau programme n’ont pas manqué de citer des passages du livre de François Blais (Un revenu garanti pour tous. Introduction aux principes de l’allocation universelle) pour discréditer le programme Objectif emploi. Ils cherchaient ainsi à confronter le ministre avec lui-même. À plusieurs reprises, le ministre dut se défendre, lui qui a toujours refusé d’admettre les contradictions qu’on lui reproche. Qu’en est-il réellement? Le ministre Blais a-t-il tourné le dos à son passé « progressiste » pour embrasser la discipline de parti? Est-ce que sa défense du programme Objectif emploi le pousse à renier ses anciennes positions? Son appui au projet de revenu de base représente-t-il enfin la réalisation de tout ce qu’il espérait dans son livre? Son mandat arrivant à terme, il est temps de confronter les idées présentées dans l’ouvrage du professeur François Blais et les politiques sociales instituées par le ministre Blais. Sommes-nous devant un nœud de contradictions ou existe-t-il une continuité entre les deux positions? D’Objectif emploi au revenu de base : Héritage du mandat de François Blais

Articles de vulgarisation

Collectif pour un Québec sans pauvreté

Les agences de placement à Montréal et le travail immigrant : une composante du racisme systémique au Québec ?

Cet article explore le rôle des agences d’emploi temporaire à Montréal dans l’exploitation de la main-d’oeuvre immigrante et la relation de ces agences avec le racisme systémique au Québec. L’hypothèse qui guide cet article est que la dérégulation des agences et les vulnérabilités produites par les statuts migratoires des travailleurs sont des facteurs qui font du travail intérimaire une composante du racisme systémique sur le marché du travail québécois. Nous cherchons ici à analyser si le régime de travail intérimaire s’articule avec la discrimination fondée sur le statut d’immigration et le racisme systémique. Dans cet article, j’aborde d’abord ce qu’est le travail intérimaire et ses effets sur les conditions de travail en soulignant l’importance de l’utilisation de la main-d’oeuvre immigrante. Par la suite, je revisite les schémas historiques de discrimination raciale au Canada et au Québec, puis je présente et analyse certaines expériences d’abus et de discrimination en milieu de travail ainsi que certaines pratiques d’agence dans la gestion des vulnérabilités des immigrants. Ces analyses sont tirées d’entrevues avec 42 travailleurs immigrants ainsi que d’entretiens avec des organisateurs du Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTI) et de l’Association des travailleurs et travailleuses d’agences de placement de Montréal (ATTAP).

Articles scientifiques

Manuel Salamanca Cardona

Travail non libre et rapports sociaux de sexe – À propos des programmes canadiens d’immigration temporaire

L’analyse proposée ici défend la nécessité d’opérer un déplacement vis-à-vis des termes qui semblent dominer pour l’heure la réflexion sur les nouvelles formes d’esclavage ou de servitude pour y intégrer pleinement les rapports sociaux de sexe en tant que rapports sociaux de production et d’exploitation. Dans cette perspective, à partir de deux études sur le terrain réalisées auprès des travailleuses domestiques et des travailleurs agricoles soumis aux programmes canadiens d’immigration, il s’agit de chercher à voir comment les rapports de travail qui sont rassemblés sous les concepts « d’esclavage moderne » et de « travail non libre » produisent non seulement une classe de travailleurs exclue du salariat canonique, mais aussi et simultanément une main-d’œuvre racisée, intrinsèquement sexuée : des « non-ressortissants » qui sont aussi des hommes et des femmes dont les corps sont différemment mis au travail, exploités et marqués. Galerand, Elsa et Martin Gallié, « Travail non libre et rapports sociaux de sexe – À propos des programmes canadiens d’immigration temporaire », Canadian Journal of Law and Society / Revue Canadienne Droit Et Société, vol. 33, no. 2, août 2018, p. 223-241.

Articles scientifiques

Elsa Galerand, Martin Gallié

Comprendre l’effectivité d’une norme : quand l’aboutissement de la démarche empirique permet de s’affranchir d’un courant existant dans un domaine d’étude

À partir de notre recherche doctorale, nous entendons montrer comment nous avons mobilisé les écrits scientifiques tout au long de la démarche et sommes demeurée disponible à ce que les données de terrain nous suggéraient. La recherche dont il est question a étudié les effets conséquents de la mise en œuvre du droit à l’égalité dans les milieux syndiqués. À la lumière des écrits spécialisés sur le sujet, notre recherche se concevait comme étant à la fois multidisciplinaire, appliquée, qualitative, inductive, descriptive et explicative. Pour répondre aux objectifs de la thématique du numéro de la revue, la description de l’opérationnalisation concrète et contextualisée de l’ensemble de la démarche de recherche précisera le cheminement et l’utilité de la recension des écrits, de même que les écueils rencontrés. La discussion se fera autour du processus de la mobilisation des écrits scientifiques, laquelle a été réalisée en continu, notamment à cause de l’aspect sociojuridique de l’étude. Nous conclurons que notre démarche, s’inscrivant dans le courant de nombreux types de recherches inductives, met en lumière comment le fait de laisser place aux données recueillies permet de prendre du recul et de s’affranchir de certains courants théoriques existants dans un domaine d’étude. Gagné, Diane, « Comprendre l’effectivité d’une norme : quand l’aboutissement de la démarche empirique permet de s’affranchir d’un courant existant dans un domaine d’étude », Approches inductives, vol. 5, no. 1, hiver 2018, p. 11-36.  

Articles scientifiques

Diane Gagné

Des travailleurs migrants temporaires à volonté  ?

Réaction aux articles sur les travailleurs migrants temporaires parus dans La Presse et où ce sont surtout les questions de « difficultés liées à l’emploi » et de sécurité qui ont été traitées. Précisions sur le poids de l’action publique. Soussi, Sid Ahmed. « Des travailleurs migrants temporaires à volonté  ? », La Presse+, 14 juillet 2018.

Articles de vulgarisation

Sid Ahmed Soussi

Austérité, flexibilité et précarité au Québec : la fuite en avant

L’évolution de l’emploi au Québec et au Canada est marquée par la multiplication des statuts d’emploi, la précarisation et la résurgence du phénomène des travailleurs et travailleuses pauvres. Après un rapide rappel des transformations marquant un glissement vers des politiques néolibérales survenues à la fin des années 1970, nous examinons les récentes transformations de la politique sociale liée au travail à l’ère de l’austérité. Pour ce qui est du gouvernement fédéral, nous examinons le programme d’assurance-emploi ainsi que les programmes concernant les travailleurs migrants temporaires. Pour ce qui est du gouvernement du Québec, nous nous attardons surtout sur les politiques d’aide sociale, ainsi que sur les services de garde à l’enfance. Nous traitons ces programmes en tant que politiques d’emploi et mettons en relief le rôle joué par l’État dans l’approfondissement du virage néolibéral amorcé il y a maintenant près de quarante ans. Boucher, Marie-Pierre et Yanick Noiseux, « Austérité, flexibilité et précarité au Québec : la fuite en avant », Labour/Le Travail, vol. 81, printemps 2018, p. 119-157.

Articles scientifiques

Marie-Pierre Boucher, Yanick Noiseux

La pédagogie féministe intersectionnelle socioconstructiviste de Relais-Femmes dans son travail d’accompagnement-formation : des compétences à développer

Un article intitulé « La pédagogie féministe intersectionnelle socioconstructiviste de Relais-Femmes dans son travail d’accompagnement-formation : des compétences à développer » paraîtra dans le numéro 31.1 de la revue Recherches féministes, Pédagogies féministes et pédagogies des féminismes. Lafortune, Louise et al. « La pédagogie féministe intersectionnelle socioconstructiviste de Relais-Femmes dans son travail d’accompagnement-formation : des compétences à développer », dans Pagé, Geneviève, Claudie Solar et Eve-Marie Lampron (dir.), Recherches féministes, vol. 31, no. 1, 2018.

Articles scientifiques

Louise Lafortune, Lise Gervais, Berthe Lacharité, Josiane Maheu, Anne St-Cerny, Nancy Guberman, Danielle Coenga-Oliveira, Priscyll Anctil Avoine

Roll-against neoliberalism and labour organising in the post 2008 crisis

The Routledge Handbook on Spaces of Urban Politics provides a comprehensive statement and reference point for urban politics. The scope of this handbook’s coverage and contributions engages with and reflects upon the most important, innovative and recent critical developments to the interdisciplinary field of urban politics, drawing upon a range of examples from within and across the Global North and Global South. This handbook is organized into nine interrelated sections, with an introductory chapter setting out the rationale, aims and structure of the Handbook, and short introductory commentaries at the beginning of each part. It questions the eliding of ‘urban politics’ into the ‘politics of the city’, reconsidering the usefulness of the distinction between ‘old’ and ‘new’ urban politics, considering issues of ‘class’, ‘gender’, ‘race’ and the ways in which they intersect, appear and reappear in matters of urban politics, how best to theorize the roles of capital, the state and other actors, such as social movements, in the production of the city and, finally, issues of doing urban political research. The various chapters explore the issues of urban politics of economic development, environment and nature in the city, governance and planning, the politics of labour as well as living spaces. The concluding sections of the Handbook examine the politics over alternative visions of cities of the future and provide concluding discussions and reflections, particularly on the futures for urban politics in an increasingly ‘global’ and multidisciplinary context. With over forty-five contributions from leading international scholars in the field, this handbook provides critical reviews and appraisals of current conceptual and theoretical approaches and future developments in urban politics. It is a key reference to all researchers and policy-makers with an interest in urban politics. Aguiar, Luis LM et Yanick Noiseux. « Roll-against neoliberalism and labour organising in the post 2008 crisis », dans Ward, Kevin, Andrew E. G. Jonas, Byron Miller, David Wilson (dir.), The Routledge Handbook on Spaces of Urban Politics, Routledge, 2018.

Chapitre de Livre

Luis Aguiar, Yanick Noiseux