Dans un article publié dans le média Presse-toi à gauche!, le chercheur du GIREPS Sid Ahmed Soussi révèle les mécanismes de précarisation dont sont victimes les travailleur·euse·s étranger·e·s temporaires (TET) au Canada.

L’article s’interroge sur la croissance rapide du nombre de TET, où ces travailleurs représentent désormais la majorité des migrations économiques. Il montre bien comment, depuis 2002, le modèle canadien repose sur une sélection administrative centralisée et sur la coexistence de deux programmes — le PMI pour les emplois qualifiés et le PTET pour les emplois à bas salaire — qui offrent une grande flexibilité aux employeurs.

Ces dispositifs contribuent à une précarisation structurelle des TMT, marquée par la segmentation de l’emploi, la multiplication de statuts temporaires et des inégalités juridiques qui relèvent de la discrimination systémique. Ils produisent également des dynamiques intersectionnelles, les TMT étant surreprésentés parmi les groupes historiquement marginalisés (personnes racisées, femmes, jeunes).

L’article montre enfin que le recours accru aux TMT génère des zones grises du travail, où les relations d’emploi deviennent opaques, les protections sociales limitées et l’État ambivalent, soutenant les besoins du marché tout en demeurant insuffisamment protecteur envers les travailleurs et les travailleuses.