Comment redéfinir une vision commune de l’intérêt collectif entre travailleuses et travailleurs : une expérience brésilienne significative
19 janvier 2015
Maison Parent-Roback, 110 rue Ste-Thérèse, salle 105, Montréal
Par Carole Yerochewski
La thèse défendue par Carole Yerochewski part du postulat que la crise du syndicalisme est une crise de la représentation des travailleuses et travailleurs, c’est-à-dire de ce qui fondait jusqu’à présent la vision d’un intérêt collectif, et qui est rattaché aux droits collectifs inscrits dans les négociations collectives.
Une étude de cas a été menée dans l’économie solidaire brésilienne, où les travailleuses et travailleurs informels et pauvres se mobilisent en créant des coopératives ou des associations autogérées, avec l’appui d’organisations de la société civile, dont des syndicats de la principale centrale brésilienne, la CUT.
L’étude confirme que les mobilisations des travailleuses et travailleurs apportent de nouvelles compréhensions des processus d’exploitation et de domination. Elle révèle que ce ne sont pas les leaders syndicaux qui reformulent un projet en hiérarchisant différents intérêts « partiels »;ce sont les pratiques autogestionnaires impliquant les travailleuses et travailleurs qui dessinent de nouvelles solidarités remettant en cause radicalement la logique capitaliste et les différentes formes de division du travail (sexuées, racialisées et de classe). L’étude de cas montre aussi à quelles conditions les syndicats modifient leurs stratégies de façon à soutenir ces nouvelles solidarités.