Félix Beauchemin

Résumé

Ce texte a pour objectif d’exposer la chronologie de deux grèves méconnues et peu analysées, celles des travailleur·euse·s de la Fonderie Horne de 1986-1987 et de 2002-2003. La comparaison entre ces deux conflits de travail nous permettra par ailleurs de revenir sur l’évolution de la mobilisation et du discours syndical quant à la place des enjeux de SST dans les négociations et, plus largement, sur leurs répercussions pour les citoyen·ne·s de Rouyn-Noranda.

Compte tenu des discussions récentes sur les taux anormalement élevés d’arsenic dans l’air de Rouyn-Noranda – et sur la possible fermeture de cette usine qui emploie plus de 600 personnes syndiqué·e·s par la Confédération des syndicats nationaux (CSN) –, il est particulièrement intéressant d’interroger la position syndicale actuelle vis-à-vis le développement industriel en région et ses conséquences sur la santé des travailleur·euse·s et habitant·e·s.

Nous amorcerons cette chronique par une brève présentation historique du syndicalisme dans la ville de Rouyn-Noranda (1). Par la suite, nous aborderons l’activité et la stratégie syndicale lors des grèves de 1986-1987 (2) et de 2001-2002 (3). La comparaison entre ces deux conflits distincts permettra ensuite de mettre en contexte la position syndicale actuelle quant à la fermeture de la fonderie (4). Nous conclurons finalement avec un commentaire sur le pouvoir de l’entreprise Glencore et la responsabilité qu’elle fait porter aux citoyen·ne·s (5).