Anne-Marie Gagné; Normand Landry; Pascale Caïdor; Christiane Caneva; Mathieu Bégin; Sylvain Rocheleau

Résumé

Les pratiques communicationnelles des organismes de lutte à la pauvreté sont peu documentées dans les écrits scientifiques. L’approche inductive a été préconisée dans une étude exploratoire qui porte sur ces pratiques, à travers le discours et les perceptions de responsables des communications au sein d’organismes communautaires militants contre la pauvreté. Cet article présente les étapes de la méthode employée : la problématique de départ, le choix du terrain, la sélection des participants, le processus de codage et d’analyse des données et la construction d’une arborescence de sept catégories signifiantes ayant émergé des entretiens individuels et de groupe. Au total, 22 responsables des communications travaillant au sein de 19 organismes répartis dans 7 régions administratives du Québec ont été rencontrés sur une période d’un an. L’analyse inductive a permis d’identifier leurs revendications, les facteurs contextuels facilitant la mobilisation des acteurs, les difficultés rencontrées sur le plan des communications, leurs objectifs, leurs stratégies, leurs moyens de communication et enfin, les publics auxquels ces organismes s’adressent. L’article se penche plus spécifiquement sur l’origine et la composition d’une catégorie centrale, « Difficultés rencontrées par les organismes », afin d’illustrer comment l’approche inductive a fait émerger sept sous-catégories qui relèvent de deux dimensions, l’une d’ordre structurel et l’autre d’ordre relationnel, et qui expliquent en partie pourquoi ces organismes peinent à occuper l’espace public et médiatique. Les raisons expliquant la difficulté à occuper cet espace n’auraient pu être identifiées sans le recours aux entrevues individuelles et de groupe.

Mots-clés :

  • Pratiques communicationnelles,
  • pauvreté,
  • approche inductive,
  • entretiens individuels,
  • entretiens de groupe,
  • organismes communautaires