Shake that moneymaker: insights from Montreal’s Uber drivers
Le mirage Uber : excursion ethnographique auprès de conducteurs et conductrices montréalais-es Cet article présente les résultats d’une ethnographie des conducteurs d’Uber à Montréal. Il s’appuie sur le cadre conceptuel de la « centrifugation de l’emploi vers les marchés périphériques » de Jean-Pierre Durand (2004). Il propose une critique du modèle d’organisation du travail qui promet « de bons revenus » et prétend créer un environnement de travail « flexible » et « sans patrons ». L’article met en lumière les caractéristiques essentielles – précarité, le contrôle du marché et la subordination à l’application – qui structurent les routines de travail quotidiennes des conducteurs et révèlent un double processus « d’accumulation par dépossession » (Harvey,2004. D’une part, leur déprolétarisation les dépossède de toutes sortes de protection ou de tout pouvoir de négociation. D’autre part, comme les conducteurs sont obligés de donner à l’entreprise un accès inconditionnel pour exploiter efficacement leurs propres actifs (voitures/téléphones/connexion Internet), ceux-ci sont dépossédés de la valeur de leur « travail mort » incarné dans leurs propriétés privées désormais monétisées (Kenney et Zysman, 2016), exploitées et consommées dans le cadre du processus de production de la valeur par Uber. Jamil, Rabih et Yanick Noiseux, « Shake that moneymaker: insights from Montreal’s Uber drivers », Revue Interventions économiques, no. 60, 2018.
Auteur(s)
Rabih Jamil, Yanick Noiseux