Être considéré.e apte à l’emploi et n’en occuper aucun: quelques explications

Publication par Marie-Josée Dupuis et Diane Gagné dans la revue Bulletin de liaison de OCTOBRE 2020 – VOLUME 45, Nº 1 « Au cours des 25 dernières années, le nombre de personnes assistées sociales considérées sans contraintes à l’emploi n’a cessé de diminuer. En avril 2020,il s’élevait à 101435 personnes. Des études ont démontré que les fluctuations du nombre de personnes assistées sociales découlent en grande partie de l’état de l’économie et du marché du travail, et non de facteurs individuels. Malgré cela, s’appuyant sur le stéréotype de la personne assistée sociale paresseuse, profiteuse et dépendante du système de soutien du revenu, les gouvernements continuent de placer l’incitation au travail au centre de leurs politiques d’assistance sociale. » https://www.fafmrq.org/publications/ensemble-prendre-soin-de-la-vie-bulletin-vol-45-no-1/

Articles scientifiques

Marie-Josée Dupuis et Diane Gagné.

Militantisme, justice sociale et inégalités numériques : étude de groupes de lutte contre la pauvreté au Québec

Cet article présente des résultats de recherche portant sur les pratiques de communication de 19 groupes de lutte contre la pauvreté au Québec. À cet égard, il s’intéresse aux difficultés rencontrées dans ces pratiques, à leurs objectifs, aux usages des médias numériques utilisés par les groupes, ainsi qu’aux besoins qu’ils expriment en matière de communication publique. L’analyse des données fait émerger les facteurs organisationnels et communicationnels qui permettent d’expliquer l’usage ou le non-usage des médias numériques chez ces groupes. Les résultats montrent que les pratiques de communication numérique sont contingentes des ressources et des compétences numériques dont disposent les organisations et leurs publics. Ils mettent également en lumière un phénomène de stratification numérique de la mobilisation sociale par laquelle certaines formes organisationnelles, certains répertoires d’actions collectives et certaines stratégies de communication publique se voient refusés aux groupes qui ne disposent pas des ressources et des capacités requises pour en tirer profit. Mots-clés : militantisme, lutte contre la pauvreté, justice sociale, communication publique, inégalités numériques

Articles scientifiques

Normand Landry; Anne-Marie Gagné; Sylvain Rocheleau; Christiane Caneva; Pascale Caidor; Mathieu Bégin

Engaging migrant careworkers: examining cases of exploitation by recruitment agencies in Quebec, Canada

Summary: Private, for-profit recruitment and employment agencies are key intermediaries connecting migrant workers from abroad to employers in Canada. Despite this, there is a lack of effective regulation of recruitment agencies by the Canadian federal and provincial governments. The objective of this article is to provide a snapshot of the problem, based on the empirical analysis of the casework of PINAY, a community organisation in Montreal, Quebec, highlighting the multiple compounding effects of this type of exploitation and to highlight the role that community-based organisations play in supporting migrant workers faced with them. Our analysis identifies three types of exploitation: exploitation of financial need, exploitation of immigration precarity, and exploitation of relationships. We conclude the article by discussing community level responses to the exploitation migrant works face in their interactions with recruitment agencies and reflect upon the implications of Quebec’s recent amendment of its labour standards.

Articles scientifiques

Lindsay Larios, Jill Hanley, Manuel Salamanca Cardona, Mostafa Henaway, Nuha Dwaikat Shaer, Sonia Ben Soltane

Les réalités du Sud sont-elles solubles dans la pensée du Nord ?

Sid Ahmed Soussi et Youssef Sadik viennent tout juste de faire paraître l’article « Les réalités du Sud sont-elles solubles dans la pensée du Nord ? Enjeux et perspectives » au sein du numéro « Épistémologies des Suds » de la Revue Interventions économiques. Vous pouvez consulter l’article gratuitement en ligne Voici un extrait tiré du résumé du texte : « Quelles postures adopter pour comprendre et expliquer les phénomènes sociaux et les réalités du Sud ? Comment contenir les effets pervers – au sens boudonien – des logiques historiquement produites et culturellement marquées par la pensée du Nord ? Comprendre et expliquer se conjuguent dans cette pensée pour déconstruire les mécanismes de reproduction et des dispositifs d’innovations sociales produits et réinstitués par les sociétés du Nord. Peut-on encore alors continuer de considérer comme des références universelles les modèles théoriques explicatifs conçus par ces sociétés pour leurs propres réalités ? Les études critiques présentées ici ouvrent, chacune à sa manière, des pistes de réflexion nouvelles. Elles s’inscrivent, au-delà de leur très forte diversité contextuelle et des singularités propres à leurs objets respectifs, dans une herméneutique des émergences. Leur point de convergence est leur volonté de se saisir des potentiels émancipateurs conçus et déployés par et dans les sociétés des Suds, à travers des pratiques alternatives, aussi diverses dans leur globalité que singulières dans l’intelligence de leurs réponses aux contextes locaux où elles prennent forme ».  

Articles scientifiques

Sid Ahmed Soussi et Youssef Sadik

Saúde Pública e sua importância na luta contra a pobreza e a exclusão social (Santé publique et son importance dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale) 

Fernando J. Pires de Sousa, membre internationel du GIREPS, a co-rédigé avec Fernando M. Armijos Briones et Júnior Macambira le texte Saúde Pública e sua importância na luta contra a pobreza e a exclusão social (Santé publique et son importance dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale) pp. 65-73. Cette publication fait partie de l’ouvrage collectif Capitalisme e a Covid-19. Um debate urgente (Capitalisme et Covid-19. Un débat urgent) publié à Sao Paulo (Brésil) en 2020. Coords.  Daniel Castro, Danillo Dal Seno, Marcio Pochmann.

Articles scientifiques, Chapitre de Livre

Fernando J. Pires de Sousa; Fernando M. Armijos Briones et Júnior Macambira

Protecting the Rights of Migrant Farmworkers in Quebec: To what Extent can Unionization Overcome the Effects of Precarious Immigration Status?

Abstract Very little literature in Canada offers in-depth examination of efforts to unionize migrant farmworkers. Drawing on an empirical case study of farmworker unionization efforts in Quebec, this article makes the argument that, if the monumental efforts of the UFCW are unable to overcome the entrenched anti-union positions of consulates and employers, it is principally due to farmworkers’ precarious immigration status. We argue that both the willingness of the Quebec state to create policy excluding farmworkers from collective bargaining rights and farmworkers’ own doubtful evaluation of the relative costs and benefits of attempting to unionize are innately tied to an immigration system that places migrant farmworkers in a situation of “conditionality of presence and access” (Goldring & Landolt, 2013, p.3). We begin this article with an overview of the precarious and dangerous work conditions that would lead advocates to favour unionization, before turning to a literature review on the perspectives of different actors on farmworker unionization across Canada. Within Quebec (and in other provinces), the UFCW made exceptional efforts to organize this workforce, and here we present their struggle to achieve the right to unionize within the province. Ultimately, these unionization efforts failed, but what are their future prospects in Quebec? How do different Quebec actors—employers, consulates, advocates, and workers themselves—view unionization? We present original data from interviews before turning to a final discussion about the relative contributions and shortcomings of the potential unionization of migrant workers. While unionization can offer significant protections, we must also anticipate and address its shortcomings given the precarious immigration status of so many agricultural workers and invest in alternative forms of collective action. Keywords: migrant workers, farmworkers, unionization, Quebec, immigration policy

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Jill Hanley, Leah Paul, Jishian Ravinthiran, Loïc Malhaire, Nathaniel Mosseau

Le travail migrant temporaire et les effets sociaux pervers de son encadrement institutionnel

Sid Ahmed Soussi, chercheur au GIREPS, vient tout juste de faire paraître un article qui dévoile les derniers résultats de ses travaux concernant sur le recours au travail migrant. Voici un extrait, tiré de l’introduction, qui résume le contenu de l’article: « Le recours au travail migrant temporaire a nettement augmenté ces dernières années. Il s’inscrit dans une tendance lourde de l’économie canadienne, en tant que processus systématisé de transformation des relations du travail dans plusieurs filières économiques et de reconfiguration socioéconomique de l’emploi. Ce processus s’observe à l’échelle des deux composantes constitutives du marché de l’emploi : les chaînes de valeur et les secteurs où elles déploient leurs activités. Sa logique productrice de plus-value économique ne peut être saisie sans le rôle central qu’y tient l’action publique. Cette dernière s’exerce par le biais de politiques migratoires conjuguées à des politiques économiques tournées vers le soutien aux entreprises, et vise l’objectif d’une réorientation stratégique de la gestion des flux migratoires pour les premières et d’une flexibilisation optimisée des normes juridico-administratives du travail pour les secondes. C’est ainsi, par exemple, que l’État a progressivement privatisé, ces dernières années, quelques-unes de ses principales prérogatives régaliennes en matière de régulation des flux migratoires temporaires — au profit des agences de recrutement et de placement —, et notamment ses fonctions concernant le traitement administratif des séjours et des parcours professionnels des TMT. Dans ce contexte, cette réorientation remet-elle en question le modèle migratoire canadien qui a historiquement privilégié la migration permanente, et ce, même dans le cadre de ses préoccupations économiques? L’analyse présentée ici combine des résultats de recherche provenant de deux sources. La première, et la plus importante, est une enquête menée au Québec dans les secteurs de l’hôtellerie-restauration et de l’industrie agroalimentaire. Certains résultats font l’objet d’un croisement avec les conclusions dégagées par d’autres recherches réalisées en Alberta et en Colombie-Britannique (Polanco, 2014; Polanco Sorto, 2013), des provinces où se déploient également les dispositifs du Programme de travailleurs étrangers temporaires (PTET), qui est le volet fédéral de l’action publique en matière de gestion des flux migratoires du travail au Canada et qui est accompagné au Québec d’une législation provinciale dont la vocation est d’en optimiser les retombées sur l’économie locale. La question de recherche au cœur de l’enquête menée au Québec porte sur les impacts économiques et sociaux de l’expansion du travail migrant temporaire sur : 1) la relation d’emploi, l’organisation du travail et les relations du travail; 2) les conditions d’accès à la syndicalisation — droits d’association et de négociation —, les statuts sociojuridiques et les différentes formes de discrimination. » Soussi, Sid Ahmed. 2019. « Le travail migrant temporaire et les effets sociaux pervers de son encadrement institutionnel », Lien social et politiques, 83: 295-316.

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Sid Ahmed Soussi

Shake that moneymaker: insights from Montreal’s Uber drivers

Le mirage Uber : excursion ethnographique auprès de conducteurs et conductrices montréalais-es Cet article présente les résultats d’une ethnographie des conducteurs d’Uber à Montréal. Il s’appuie sur le cadre conceptuel de la « centrifugation de l’emploi vers les marchés périphériques » de Jean-Pierre Durand (2004). Il propose une critique du modèle d’organisation du travail qui promet « de bons revenus » et prétend créer un environnement de travail « flexible » et « sans patrons ». L’article met en lumière les caractéristiques essentielles – précarité, le contrôle du marché et la subordination à l’application – qui structurent les routines de travail quotidiennes des conducteurs et révèlent un double processus « d’accumulation par dépossession » (Harvey,2004. D’une part, leur déprolétarisation les dépossède de toutes sortes de protection ou de tout pouvoir de négociation. D’autre part, comme les conducteurs sont obligés de donner à l’entreprise un accès inconditionnel pour exploiter efficacement leurs propres actifs (voitures/téléphones/connexion Internet), ceux-ci sont dépossédés de la valeur de leur « travail mort » incarné dans leurs propriétés privées désormais monétisées (Kenney et Zysman, 2016), exploitées et consommées dans le cadre du processus de production de la valeur par Uber. Jamil, Rabih et Yanick Noiseux, « Shake that moneymaker: insights from Montreal’s Uber drivers », Revue Interventions économiques, no. 60, 2018.

Articles scientifiques

Rabih Jamil, Yanick Noiseux