Les indicateurs de la pauvreté et de l’exclusion : Connaître et comprendre les statistiques de la pauvreté et de l’exclusion sociale

Le présent document vise à présenter les principaux indicateurs statistiques qui sont utilisés au Québec, leurs méthodes de calcul et composantes ainsi que certaines statistiques importantes mobilisées dans les discussions portant sur la pauvreté. Ce faisant, nous visons à mettre en évidence leurs champs de validité ainsi que leurs limites et, surtout, d’offrir un outil permettant au public d’être en mesure de naviguer parmi ses indicateurs et de comprendre de quoi il est question lorsqu’un de ceux-ci est mobilisé. 

Cahiers du GIREPS, Rapport de recherche

Filiatrault, Jean-Francois

Le « Grand confinement » et l’action publique durant la première vague de la COVID-19 au Québec : Regards sur les rapports de genre, de race et de classe dans quatre secteurs d’emploi

Cahiers de recherche du GIREPS | no. 11 Au printemps 2020, en contrepoint de ce qui a été appelé le « Grand confinement », des milliers de travailleur·euses·s ont continué à travailler quotidiennement à l’extérieur de leur domicile, s’exposant au risque de contracter la COVID-19, faisant souvent face à une hausse de leur charge de travail et devant composer avec les défis de conciliation travail, famille-étude. Qualifié·e·s d’« essentiels », ces travailleur·euse·s et leurs emplois ont été au cœur de l’action publique ; ils incarnent la tension entre les besoins vitaux de la population et la préservation du système économique capitaliste. S’inscrivant dans le prolongement des réflexions sur le rôle de l’État dans la structuration des marchés du travail, ce projet de recherche cherche à répondre aux questions suivantes : comment les interventions provinciales et fédérales ont- elles façonné le maintien et la reprise des activités économiques durant la première vague de COVID-19 au Québec ? Comment les rapports de genre, de race et de classe ont-ils structuré ces interventions ? Et quelles divisions du travail ont alors été mobilisées et (re) produites par l’action publique ? Pour répondre à ces questions, cet rapport propose quatre études de cas portant sur des secteurs d’emplois spécifiques : 1) le secteur des centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD), 2) les organismes d’action communautaire autonome, 3) l’exploitation maraichère et 4) l’industrie de la construction. Tel que l’expose chacune de ces études de cas, ces secteurs ont fait l’objet d’une attention soutenue en matière de conditions de travail, de maintien en emploi et de recrutement de main-d’œuvre dès l’annonce de l’état d’urgence au Québec. La mise en dialogue de ces cas et l’analyse du traitement différencié de chacun des secteurs  étudiés qui leur est attaché révèlent le rôle actif de l’État néolibéral dans le prolongement des  divisions du travail et de leurs modes d’exploitation, faisant apparaitre au sein même de l’ensemble des « travailleur·euse·s essentiel·le·s » d’importantes lignes de fraction qui se déploient à l’intersection des rapports de genre, de race et de classe. Cette analyse transversale des études de cas fait l’objet d’un article scientifique séparé actuellement en évaluation dans une revue canadienne.    

Cahiers du GIREPS, Rapport de recherche

Laurence Hamel-Roy, Mylène Fauvel, Corynne Laurence-Ruel, Yanick Noiseux

S’organiser à la marge : Le cas de l’Association des travailleurs et travailleuses d’agences de placements (ATTAP)

*** Version abrégée du cahier de recherche *** Les catégories les plus affectées statistiquement par la pauvreté et la précarité en emploi – les femmes, les minorités racialisées, les immigrant∙e∙s et les jeunes (Picot et al. 2005, 2007; Ulysse 2006, 2013; Yerochevski 2014) – montrent que le régime néolibéral renforce les rapports sociaux de domination basés sur le genre, la race, le statut administratif ou l’âge. Dans ce contexte, les immigrant∙e∙s se retrouvent dans différents régimes administratifs qui conditionnent de manière différenciée leur accès à des emplois de qualité, au droit du travail, aux droits sociaux ou aux droits humains, selon qu’elles et ils soient immigrant∙e∙s permanent∙e∙s, en attente de la citoyenneté canadienne, demandeurs et demandeuses d’asile, réfugié∙e∙s, migrant∙e∙s temporaires, visiteur∙e∙s, étudiant∙e∙s ou sanspapiers. Cette situation fait notamment écho à la transformation des politiques canadiennes d’immigration qui furent de plus en plus articulées au recrutement de maind’oeuvre depuis les années 1970 et plus encore à la fin des années 2000 autour des besoins à court terme du marché du travail (Piché 2009, Alboim et Cohl 2012). La limitation de l’accès à l’installation permanente et à la citoyenneté engendre par ailleurs une diversité d’expériences migratoires générant des espaces de non-droit et incitant les personnes à rejoindre le marché informel du travail et/ou à rester sur le territoire sans y être légalement autorisées. La syndicalisation et, plus largement, l’organisation collective peuvent être un rempart contre la précarisation. Or, la segmentation des marchés du travail, la centrifugation de l’emploi vers les marchés périphériques du travail et la fragmentation des collectifs de travailleurs∙euses contribuent à l’usure du modèle syndical traditionnel construit autour de l’idée d’une classe ouvrière homogène, modèle qui n’est plus en phase avec la nouvelle organisation du travail. Comment faire converger les aspirations et les besoins pluriels d’une classe travaillante éclatée et segmentée dans ce nouveau contexte? Quels sont les défis posés par la dynamique de flexibilisation du travail et la prolifération du travail atypique sur la théorie et les pratiques d’organisation collective de la classe ouvrière? Comment identifier les nouveaux acteurs collectifs qui surgissent de ces processus de manière à réfléchir sur leurs éventuelles capacités de mobilisation? En appréhendant l’action syndicale à partir de la marge, c’est à ces questions de plus en plus posées par les sociologues du travail (Moulier Boutang 1998 ; Yates 2004 ; Standing 2011, etc.) que cherche à répondre le projet de recherche mené dans le cadre des activités du Groupe de recherche interuniversitaire et interdisciplinaire de recherche sur l’emploi, la pauvreté et la protection sociale (GIREPS) et au sein duquel s’inscrit cette étude de cas portant sur l’Association des travailleurs et travailleuses d’agences de placement (ATTAP) mis en place par les membres du Centre des travailleuses et travailleurs immigrants (CTI-IWC) Malhaire, Loïc et Yanick Noiseux. « S’organiser à la marge : Le cas de l’Association des travailleurs et travailleuses d’agences de placements (ATTAP) » Cahiers du GIREPS, No. 10, Québec, 2019,  49 p., [en ligne] <https://www.gireps.org/wp-content/uploads/2019/08/Cahier_GIREPS_no_10_Malhaire_Noiseux_2019.pdf>

Cahiers du GIREPS

Loïc Malhaire et Yanick Noiseux

Syndicalisme dans le secteur du commerce de détail et des dépanneurs : Étude exploratoire sur la syndicalisation des dépanneurs Couche-Tard au Québec

Le syndicalisme a jusqu’à maintenant éprouvé des difficultés à percer le secteur du commerce de détail, employant beaucoup de travailleurs et travailleuses que l’on peut considérer atypiques et souvent pauvres, et l’industrie du dépanneur est loin d’y faire exception. Le cas de la syndicalisation des dépanneurs Couche-Tard constitue donc un exemple des plus riches en apprentissages, en termes de défis que posent la mobilisation et l’organisation de travailleurs pauvres par des stratégies syndicales novatrices. La recherche présente de façon chronologique le déroulement de la campagne de syndicalisation entamée en 2011 par la CSN chez les dépanneurs Couche-Tard du Québec, la négociation d’une première convention collective et ses suites, puis la dernière campagne de syndicalisation et de renouvellement de convention à la fin de l’été 2016. En recourant principalement à des articles de journaux ainsi qu’aux informations recueillies lors d’entretiens avec des officiers syndicaux et des employés de l’entreprise, le rapport expose les différents enjeux pour l’organisation syndicale ainsi que les stratégies utilisées et les innovations développées par les institutions syndicales afin d’y faire face. Rivet-Préfontaine, Louis. Sous la direction de Yanick Noiseux. « Syndicalisme dans le secteur du commerce de détail et des dépanneurs : Étude exploratoire sur la syndicalisation des dépanneurs Couche-Tard au Québec », Cahiers du GIREPS, no. 9, Québec, 2017, 39 p., [en ligne] <https://www.gireps.org/wp-content/uploads/2017/08/Cahierno9-LRivet-Préfontaine.pdf>.

Cahiers du GIREPS

Louis Rivet-Préfontaine (sous la direction de Yanick Noiseux)

La néo-féodalisation du droit du travail agricole : Étude de cas sur les conditions de travail et de vie des travailleurs migrants à Saint-Rémi (points saillants)

*** Version abrégée *** Ce rapport a pour principal objectif de contribuer à documenter la réalité vécue par les quelques 10 000 travailleurs étrangers, des hommes mexicains et guatémaltèques dans l’immense majorité des cas, qui chaque année viennent au Québec produire et récolter les fruits et les légumes, « biologiques » ou non, que nous mangeons chaque jour. Ces travailleurs « étrangers » émigrent sans jamais avoir le droit—en vertu des programmes d’immigration auxquels ils sont soumis—d’obtenir la citoyenneté canadienne. Ils viennent au Québec avec des visas de courte durée, où ils restent la moitié de l’année, en moyenne. Pour la grande majorité d’entre eux, cela fait presque dix ans qu’ils participent à ces programmes « temporaires » et qu’ils font ces allers- retours ; certains en sont à leur 25e « saison ». Sélectionnés en tant qu’hommes, époux et pères de famille, ils laissent derrière eux leurs épouses et leurs enfants restés seuls dans les campagnes du Tiers-monde avec tout ce que cela implique en termes de division sexuelle du travail et de reproduction des inégalités de genre. Ils sont sélectionnés parmi les travailleurs pauvres et peu scolarisés, souvent autochtones et ils émigrent au Québec sans parler ni l’anglais ni le français et en n’ayant eu accès qu’à l’enseignement primaire dans la grande majorité des cas. Ces « travailleurs provisoires » atterrissent au printemps au Québec où ils sont logés jusqu’à l’automne dans des « logements provisoires », à proximité des fermes de leur employeur-bailleur-voisin. Isolés dans les campagnes québécoises, le plus souvent sans moyen de transport qui leur soit propre, sans famille et/ou de réseaux sociaux, ils sont alors « immobilisés » sur leur lieu de travail. En tant que travailleurs agricoles saisonniers, 10 heures par jour en moyenne, six jours sur sept le plus souvent, ils labourent, sarclent la terre, plantent les semis, courbent le dos, se mettent à plat ventre sur des planches en bois tirées par des tracteurs, pour cueillir, laver, empaqueter, charger dans les camions les salades, les concombres, les carottes, les oignions, le persil ou encore les fraises produites au Québec. Dans la quasi-totalité des cas, ils sont privés du droit de se syndiquer et ils quittent leur pays sans connaitre le nombre d’heures de travail qu’ils feront ni la durée de leur contrat. Ils ont tout au plus la garantie d’être payé au salaire minimum pour les heures travaillées (10,75$ de l’heure), sans aucune majoration pour les heures supplémentaires. Ils cotisent dans le même temps pour des services publics ou de mécanismes de protection sociale dont ils ne béné cient qu’exceptionnellement, ou pas du tout, comme en matière d’assurance emploi ou d’aide sociale. Travailleurs précaires et souvent endettés, cela signifie que chaque matin ils espèrent non seulement que leur employeur leur accordera un maximum d’heures de travail mais qu’ils seront également en mesure, physiquement et psychologiquement de les réaliser sous le soleil, la pluie et au rythme de travail imposé par leurs employeurs et les machines. « Travailleurs en sursis », ils exécutent les tâches qu’on leur ordonne, avec la crainte que leurs employeurs réduisent leurs heures de travail et/ou qu’ils ne les rappellent pas l’année suivante. « Travailleurs toujours disponibles », ils sont de cinq heures du matin à 22h—et plus si nécessaire—à l’entière disposition de leurs employeurs. Ce sont donc les conséquences humaines et sociales du régime juridique d’exception auxquels sont soumis ces travailleurs que ce rapport de recherche souhaite contribuer à documenter. Martin Gallié, Jeanne Ollivier-Gobeil et Caroline Brodeur. « La néo-féodalisation du droit du travail agricole : Étude de cas sur les conditions de travail et de vie des travailleurs migrants à Saint-Rémi (Québec) », Cahiers du GIREPS, no. 8, Québec, 2017, 16 p., [en ligne] <https://www.gireps.org/wp-content/uploads/2017/08/DroitTravail_PointsSaillants_-Online.pdf>.

Cahiers du GIREPS

Martin Gallié, Jeanne Ollivier-Gobeil, Caroline Brodeur

Travailleuses et travailleurs pauvres, discrimination systémique et recours aux agences de placement

Cette revue de littérature est organisée de la façon suivante : seront d’abord présentés les travaux qui montrent que les agences de location de main-d’oeuvre sont devenues un maillon essentiel de la discrimination systémique et de sa banalisation. Pour ce faire, nous distinguons deux parties : la première traite de la façon dont le recours aux agences s’insère dans un ensemble de pratiques d’acteurs qui contribuent mutuellement, de par leur fonctionnement, à engendrer ce phénomène de discrimination systémique. Dans la seconde, le non-encadrement des agences de placement est mis en relation avec l’invisibilisation du caractère systémique de la discrimination subie par les femmes et les membres de groupes racialisés. Dans la troisième partie de la revue de littérature sont synthétisés un ensemble de travaux portant sur le secteur public et parapublic, qui permettent de restituer la double responsabilité de l’État en tant que législateur et employeur, dans le contexte des restructurations des services et de réduction des couts intervenues en particulier depuis la désinstitutionnalisation ou virage ambulatoire. Enfin, une quatrième partie sert à mettre en évidence des facteurs contribuant à masquer le problème de la discrimination systémique au Québec. Bordeleau, François et Louis Rivet-Préfontaine. Sous la direction de Carole Yerochewski. « Travailleuses et travailleurs pauvres, discrimination systémique et recours aux agences de placement » Cahiers du GIREPS, no. 7, Québec, 2015, 50 p., [en ligne] <https://www.gireps.org/wp-content/uploads/2016/02/2017_Cahier-de-recherche-Bordeleau-Rivest-Préfontaine.output.output.pdf>.

Cahiers du GIREPS

Francois Bordeleau, Louis Rivet Préfontaine (sous la direction de Carole Yerochewski)

La mobilisation contre la réforme de l’assurance-emploi au Québec

Le régime d’assurance-chômage a été créé au Canada pour assurer un filet de sécurité sociale aux individus qui perdent leur emploi. Ce régime, à portée pratiquement universelle dansles premières années de son existence, a par la suite été mis à mal lors de réformes successives qui ont été engagées au cours des trente dernières années. Il n’est donc pas étonnant de constater une mobilisation importante contre la dernière modification au régime mise en application en 2013. Dans cette recherche exploratoire, nous effectuerons tout d’abord un bref historique du régime d’assurance-emploi canadien et des différentes réformes qui l’ont modelé. Les deux dernières sections s’appuient largement sur un matériel de recherche recueilli à travers des entrevues que nous avons menées dans trois régions – Haute-Côte-Nord, Saguenay-Lac-Saint-Jean, Gaspésie – du Québec auprès de représentants d’organismes régionaux impliqués dans cette lutte. Nous aborderons ainsi, dans la seconde partie, la réponse que les groupes sociaux québécois ont donnée au gouvernement suite à l’annonce en 2012 d’une nouvelle réforme. Dansla troisième et dernière partie, nous aborderons la mobilisation à l’échelle provinciale autour de la Coalition québécoise contre la réforme de l’assurance-emploi avant de nous tourner vers ses perspectives d’avenir. Lessard-Mercier, Émilie. « La mobilisation contre la réforme de l’assurance-emploi au Québec », Cahiers du GIREPS, no. 6, Québec, février 2015, 38 p., [en ligne] <https://www.gireps.org/wp-content/uploads/2015/03/Emilie-Lessard-Cahier-de-recherche-Essai-1-mise-en-page.pdf>.

Cahiers du GIREPS

Émilie Lessard-Mercier

Les travailleuses pauvres et la conciliation famille-travail : Quelles réalités temporelles?

Le présent document a pour but de mettre en lumière un aspect peu présent dans les réflexions qui ont cours tant sur le travail qui rend pauvre que sur la conciliation famille-travail : les enjeux temporels liés à l’articulation d’un travail précaire aux responsabilités inhérentes au travail de soins. Nous tenterons de mettre en évidence, en plus des impacts différenciés selon les sexes sur le rapport au temps, ceux, tout aussi différenciés selon le statut socio-économique des parents travailleurs. Seery, Annabelle. Sous la direction d’Hélène Belleau. « Les travailleuses pauvres et la conciliation famille-travail : quelles réalités temporelles? » Cahiers du GIREPS, no. 5, Québec, octobre 2014, 33 p., [en ligne] <https://www.gireps.org/wp-content/uploads/2014/12/2017_Cahier-de-recherche-Annabelle-Seery.output.pdf>.

Cahiers du GIREPS

Annabelle Seery (sous la direction d'Hélène Belleau)

Des logements provisoires pour des résidents provisoires : la privation du droit au logement des travailleurs agricoles migrants au Canada

Cette recherche vise à documenter le droit au logement des travailleurs agricoles migrants au Canada soumis au Programme des travailleurs agricoles saisonniers (PTAS) et au Volet agricole du Programme des Travailleurs étrangers temporaires (PTET) Elle s’appuie sur la législation en vigueur, la jurisprudence et les données disponibles au Canada. Elle vise notamment à montrer que l’obligation de résidence chez l’employeur, légale ou de facto selon les programmes, participe d’un arsenal juridique qui vise à « brider » la liberté des travailleurs migrants. Gallié, Martin et Andrée Bourbeau. « Des logements provisoires pour des résidents provisoires : la privation du droit au logement des travailleurs agricoles migrants au Canada », Cahiers du GIREPS, no. 4, Québec, Septembre 2014, 47 p., [en ligne] <https://www.gireps.org/wp-content/uploads/2014/09/2017_20.09.14.RapportGIREPS-final-1-09102014.pdf>.

Cahiers du GIREPS

Martin Gallié, Andrée Bourbeau

Quatre entrées pour appréhender l’organisation des travailleurs et travailleuses atypiques : une revue de la littérature, 2005-2012

Les théories syndicales s’appuient fortement sur la conception d’une classe ouvrière homogène. Or, depuis le début des années 2000, le saut qualitatif caractérisant le passage à l’après-fordisme et les conséquences de celui-ci sont systématiquement intégrés dans les analyses du renouvellement du syndicalisme, reconnaissant ainsi la composition plurielle de la classe travaillante et du milieu syndical. À l’aune de cette reconfiguration du capitalisme, le défi, avec ses implications théoriques et pratiques, consiste alors « à faire en sorte que le syndicalisme puisse répondre aussi aux besoins des travailleurs atypiques oeuvrant dans les marchés périphériques du travail et, ainsi, réaffirmer sa raison d’être et sa pertinence dans le nouveau contexte » (Noiseux, 2008, p. 429). Depuis, les travaux sur le renouvellement du syndicalisme n’ont cessé de se multiplier en s’attaquant plus ou moins, selon les auteurs, à ce défi, mais en ne remettant plus en question la pluralité de l’objet. La présente revue de la littérature scientifique a deux objectifs principaux. D’abord, il s’agit d’actualiser cette revue de littérature – qui s’arrête en 2005 – afin de dresser l’état des connaissances quant à la syndicalisation et l’organisation collective des travailleurs dits atypiques. De plus, cette fois, l’accent sera mis sur les travaux portant plus spécialement sur le Canada et le Québec. En somme, cette revue de littérature vise à dresser l’état des réflexions théoriques et des résultats empiriques sur les façons dont le syndicalisme peut répondre aux transformations des marchés de l’emploi canadien et québécois, notamment à la flexibilisation et à la précarisation. Blouin, Samuel. Sous la supervision de Yanick Noiseux et Frédéric Lesemann. « Quatre entrées pour appréhender l’organisation  des travailleurs et travailleuses atypiques : une revue de la littérature, 2005-2012 », Cahiers du GIREPS, no. 1, Québec, 2013, 47 p., [en ligne] <http://dev.gireps.org/wp-content/uploads/2014/08/1.-PRACTA-S.-Blouin.pdf>.

Cahiers du GIREPS

Samuel Blouin (sous la supervision de Yanick Noiseux et de Frédéric Lesemann)