Actrices des mutations ou responsables de leur précarité? Travailleuses pauvres et politiques publiques au Québec

La construction des statistiques de travailleur pauvre tient pour acquis que les ménages mettent en commun leurs revenus et perpétue une vision du monde du travail reposant sur la norme de l’emploi à temps plein et permanent. Partant du concept de revenu d’activité proposé par S. Ponthieux (2009), cet article met en lumière les impacts du choix d’une définition de travailleur sur la représentation statistique de la pauvreté en emploi : les femmes constituent la majeure partie des travailleurs pauvres et leur pourcentage parmi les ménages de travailleurs pauvres progresse. Leur insertion sur le marché du travail s’avère ainsi très inégale, et cette inégalité est renforcée par des politiques publiques qui s’appuient sur la division genrée et racialisée du travail pour réduire ses coûts de main-d’oeuvre. Yerochewski, Carole et Francis Fortier. « Actrices des mutations ou responsables de leur précarité? Travailleuses pauvres et politiques publiques au Québec », Revue Multidisciplinaire sur l’emploi, le Syndicalisme et le Travail (REMEST), vol. 8, no. 2, 2013, p. 35-60.

Articles scientifiques

Carole Yerochewski, Francis Fortier

Autogestion et résistances

Dans un hangar de tôle, en bordure de Canoas, près de Porto Alegre, plusieurs personnes trient papiers, cartons, verre et plastiques selon les filières de recyclage. Ces déchets sont apportés par la municipalité ou par des habitants de la communauté avoisinante qui savent qu’ils « valent de l’or » pour ce groupe d’une douzaine de membres, car ceux-ci tirent leurs revenus de la vente des matériaux triés. Constitué en association, ce groupe fait partie de l’économie solidaire brésilienne car l’ensemble de ses membres décide de la gestion de la production et de la répartition des surplus. Yerochewski, Carole. « Autogestion et résistances », La revue du Centre de recherche de Montréal sur les inégalités sociales, les discriminations et les pratiques alternatives de citoyenneté (CREMIS), vol. 4, no. 1, hiver 2011, p. 29-34.

Articles de vulgarisation

Carole Yerochewski

Comment syndicats et outsiders arrivent à se mobiliser conjointement : le cas de l’économie solidaire au Brésil

De manière plus ou moins prononcée selon les pays, les syndicats peinent à défendre et à représenter des travailleurs (femmes, immigrés, chômeurs, précaires, pauvres, etc.) qui ne font pas partie de leur membership traditionnel. Ces catégories se retrouvent ainsi plus souvent sur les emplois atypiques et leurs aspirations se traduisent rarement en termes de revendications. Face à cette situation, peu de syndicats ont cherché à élargir ou rehausser leur représentativité en développant des stratégies qui répondent aussi aux besoins et aspirations de ces catégories de travailleurs. Plus troublant, quand des syndicats le mettent à leur agenda, ils n’arrivent pas toujours dans les faits à organiser ces travailleurs et peuvent même adopter des politiques qui vont à l’encontre de leur mobilisation collective. C’est notamment le cas au Brésil, comme le montre l’examen des pratiques de deux syndicats de métallurgistes de la CUT (Centrale unique des travailleurs) en direction des travailleurs dits informels. Yerochewski, Carole. « Comment syndicats et outsiders arrivent à se mobiliser conjointement : le cas de l’économie solidaire au Brésil », La Revue de l’IRES, no. 67, 2010, p. 5-34.

Articles scientifiques

Carole Yerochewski