Transformation du travail au Québec: flexibilité et précarité

Plusieurs organisations constatent actuellement des transformations importantes dans le monde du travail, entraînant une précarisation des travailleuses et travailleurs, une multiplication des atteintes au droit d’association et une dégradation des régimes de protection sociale. Ces reculs, qui entraînent la violation de multiples droits, affectent plus particulièrement les femmes, les personnes issues de l’immigration, les travailleuses et travailleurs migrants et autres personnes susceptibles d’être discriminées. Le Rapport sur l’état des droits humains au Québec et au Canada montrait que ces transformations sont intimement liées à la tendance à la priorisation de la croissance économique au détriment de tout autre objectif de société et au passage d’une logique de droits à une logique du mérite. La Ligue des droits et libertés a choisi de consacrer le présent numéro de sa revue à ces enjeux afin de les approfondir, de les situer dans une perspective historique et d’ouvrir des réflexions sur les perspectives de rupture avec le modèle actuel. Noiseux, Yanick et Samuel Blouin. « Transformation du travail au Québec: flexibilité et précarité », Droits et libertés, vol. 33, no. 2, automne 2014, p. 18-19.

Articles de vulgarisation

Yanick Noiseux, Samuel Blouin

Quatre entrées pour appréhender l’organisation des travailleurs et travailleuses atypiques : une revue de la littérature, 2005-2012

Les théories syndicales s’appuient fortement sur la conception d’une classe ouvrière homogène. Or, depuis le début des années 2000, le saut qualitatif caractérisant le passage à l’après-fordisme et les conséquences de celui-ci sont systématiquement intégrés dans les analyses du renouvellement du syndicalisme, reconnaissant ainsi la composition plurielle de la classe travaillante et du milieu syndical. À l’aune de cette reconfiguration du capitalisme, le défi, avec ses implications théoriques et pratiques, consiste alors « à faire en sorte que le syndicalisme puisse répondre aussi aux besoins des travailleurs atypiques oeuvrant dans les marchés périphériques du travail et, ainsi, réaffirmer sa raison d’être et sa pertinence dans le nouveau contexte » (Noiseux, 2008, p. 429). Depuis, les travaux sur le renouvellement du syndicalisme n’ont cessé de se multiplier en s’attaquant plus ou moins, selon les auteurs, à ce défi, mais en ne remettant plus en question la pluralité de l’objet. La présente revue de la littérature scientifique a deux objectifs principaux. D’abord, il s’agit d’actualiser cette revue de littérature – qui s’arrête en 2005 – afin de dresser l’état des connaissances quant à la syndicalisation et l’organisation collective des travailleurs dits atypiques. De plus, cette fois, l’accent sera mis sur les travaux portant plus spécialement sur le Canada et le Québec. En somme, cette revue de littérature vise à dresser l’état des réflexions théoriques et des résultats empiriques sur les façons dont le syndicalisme peut répondre aux transformations des marchés de l’emploi canadien et québécois, notamment à la flexibilisation et à la précarisation. Blouin, Samuel. Sous la supervision de Yanick Noiseux et Frédéric Lesemann. « Quatre entrées pour appréhender l’organisation  des travailleurs et travailleuses atypiques : une revue de la littérature, 2005-2012 », Cahiers du GIREPS, no. 1, Québec, 2013, 47 p., [en ligne] <http://dev.gireps.org/wp-content/uploads/2014/08/1.-PRACTA-S.-Blouin.pdf>.

Cahiers du GIREPS

Samuel Blouin (sous la supervision de Yanick Noiseux et de Frédéric Lesemann)

Note sociopolitique no. 2 : Le travail au Québec : plus flexible et plus précaire

Dans le champ du travail, le passage à un régime néolibéral au tournant des années 1980 renvoie à un mot : la flexibilisation. Ce virage s’est traduit par une série de ruptures avec le régime précédent, appelé « compromis fordiste », sorte de pacte social entre l’État, les employeurs et les travailleurs et travailleuses visant à encadrer le marché du travail. La centrifugation de l’emploi vers les marchés périphériques du travail (Durand, 2004), la fragmentation et la segmentation des marchés du travail et ainsi que la montée rapide du nombre d’emplois atypiques représentent des traits marquants du nouveau modèle. Désormais, dans la nouvelle donne, comme le souligne Desrochers, « flexibilité et précarité sont deux facettes d’une même réalité » (2000 : 17). Cette fiche se veut l’occasion de revenir sur cette grande transformation du travail en insistant sur le rôle de l’État, sur l’essor du travail atypique et sa précarisation, ainsi que sur les enjeux que ces changements posent pour le renouvèlement de l’action syndicale. Noiseux, Yanick, Samuel Blouin et Groupe interuniversitaire et interdisciplinaire de recherche sur l’emploi, la pauvreté et la protection sociale [GIREPS], Le travail au Québec : plus flexible et plus précaire, GIREPS, Québec, avril 2013, 4p.

Notes sociopolitiques

Yanick Noiseux, Samuel Blouin