Protecting the Rights of Migrant Farmworkers in Quebec: To what Extent can Unionization Overcome the Effects of Precarious Immigration Status?

Abstract Very little literature in Canada offers in-depth examination of efforts to unionize migrant farmworkers. Drawing on an empirical case study of farmworker unionization efforts in Quebec, this article makes the argument that, if the monumental efforts of the UFCW are unable to overcome the entrenched anti-union positions of consulates and employers, it is principally due to farmworkers’ precarious immigration status. We argue that both the willingness of the Quebec state to create policy excluding farmworkers from collective bargaining rights and farmworkers’ own doubtful evaluation of the relative costs and benefits of attempting to unionize are innately tied to an immigration system that places migrant farmworkers in a situation of “conditionality of presence and access” (Goldring & Landolt, 2013, p.3). We begin this article with an overview of the precarious and dangerous work conditions that would lead advocates to favour unionization, before turning to a literature review on the perspectives of different actors on farmworker unionization across Canada. Within Quebec (and in other provinces), the UFCW made exceptional efforts to organize this workforce, and here we present their struggle to achieve the right to unionize within the province. Ultimately, these unionization efforts failed, but what are their future prospects in Quebec? How do different Quebec actors—employers, consulates, advocates, and workers themselves—view unionization? We present original data from interviews before turning to a final discussion about the relative contributions and shortcomings of the potential unionization of migrant workers. While unionization can offer significant protections, we must also anticipate and address its shortcomings given the precarious immigration status of so many agricultural workers and invest in alternative forms of collective action. Keywords: migrant workers, farmworkers, unionization, Quebec, immigration policy

Articles scientifiques

Jill Hanley, Leah Paul, Jishian Ravinthiran, Loïc Malhaire, Nathaniel Mosseau

S’organiser à la marge : Le cas de l’Association des travailleurs et travailleuses d’agences de placements (ATTAP)

*** Version abrégée du cahier de recherche *** Les catégories les plus affectées statistiquement par la pauvreté et la précarité en emploi – les femmes, les minorités racialisées, les immigrant∙e∙s et les jeunes (Picot et al. 2005, 2007; Ulysse 2006, 2013; Yerochevski 2014) – montrent que le régime néolibéral renforce les rapports sociaux de domination basés sur le genre, la race, le statut administratif ou l’âge. Dans ce contexte, les immigrant∙e∙s se retrouvent dans différents régimes administratifs qui conditionnent de manière différenciée leur accès à des emplois de qualité, au droit du travail, aux droits sociaux ou aux droits humains, selon qu’elles et ils soient immigrant∙e∙s permanent∙e∙s, en attente de la citoyenneté canadienne, demandeurs et demandeuses d’asile, réfugié∙e∙s, migrant∙e∙s temporaires, visiteur∙e∙s, étudiant∙e∙s ou sanspapiers. Cette situation fait notamment écho à la transformation des politiques canadiennes d’immigration qui furent de plus en plus articulées au recrutement de maind’oeuvre depuis les années 1970 et plus encore à la fin des années 2000 autour des besoins à court terme du marché du travail (Piché 2009, Alboim et Cohl 2012). La limitation de l’accès à l’installation permanente et à la citoyenneté engendre par ailleurs une diversité d’expériences migratoires générant des espaces de non-droit et incitant les personnes à rejoindre le marché informel du travail et/ou à rester sur le territoire sans y être légalement autorisées. La syndicalisation et, plus largement, l’organisation collective peuvent être un rempart contre la précarisation. Or, la segmentation des marchés du travail, la centrifugation de l’emploi vers les marchés périphériques du travail et la fragmentation des collectifs de travailleurs∙euses contribuent à l’usure du modèle syndical traditionnel construit autour de l’idée d’une classe ouvrière homogène, modèle qui n’est plus en phase avec la nouvelle organisation du travail. Comment faire converger les aspirations et les besoins pluriels d’une classe travaillante éclatée et segmentée dans ce nouveau contexte? Quels sont les défis posés par la dynamique de flexibilisation du travail et la prolifération du travail atypique sur la théorie et les pratiques d’organisation collective de la classe ouvrière? Comment identifier les nouveaux acteurs collectifs qui surgissent de ces processus de manière à réfléchir sur leurs éventuelles capacités de mobilisation? En appréhendant l’action syndicale à partir de la marge, c’est à ces questions de plus en plus posées par les sociologues du travail (Moulier Boutang 1998 ; Yates 2004 ; Standing 2011, etc.) que cherche à répondre le projet de recherche mené dans le cadre des activités du Groupe de recherche interuniversitaire et interdisciplinaire de recherche sur l’emploi, la pauvreté et la protection sociale (GIREPS) et au sein duquel s’inscrit cette étude de cas portant sur l’Association des travailleurs et travailleuses d’agences de placement (ATTAP) mis en place par les membres du Centre des travailleuses et travailleurs immigrants (CTI-IWC) Malhaire, Loïc et Yanick Noiseux. « S’organiser à la marge : Le cas de l’Association des travailleurs et travailleuses d’agences de placements (ATTAP) » Cahiers du GIREPS, No. 10, Québec, 2019,  49 p., [en ligne] <https://www.gireps.org/wp-content/uploads/2019/08/Cahier_GIREPS_no_10_Malhaire_Noiseux_2019.pdf>

Cahiers du GIREPS

Loïc Malhaire et Yanick Noiseux

Migrant worker strategies in access to health: recognizing agency in a context of constraints

This chapter lays out a research agenda that looks beyond barriers to health for temporary migrant workers to explore the many forms of agency workers exercise in trying to overcome these barriers. The chapter provides a critical exploration of the various barriers that migrant workers have had in relation to access to health care in Canada (namely: cultural, policy and workplace barriers), within the context of constraints on their control of their health situation. The chapter begins with a critical overview of the evolution of the literature on migrant worker access to health over the last 20 years, and continues with the results of two recent studies. The chapter concludes with suggestions of how to improve existing policy and practice in the field. Given that little attention has been given specifically to the element of securing access to health care, specifically within the context of precarious immigration status, further research should be done within several domains, among them: how to expand knowledge of health rights among workers; understanding employers’ problematic roles as mediators in access to health care; making the links housing conditions and health; and securing a worker’s access to health care within the workplace.

Chapitre de Livre

Jill Hanley, Sol Park, Sylvie Gravel, Jah-Hon Koo, Loic Malhaire and Sigalit Gal

La défense des droits des travailleuses et travailleurs. Enjeux et défis d’une mobilisation collective à Montréal

Résumé L’article explore les enjeux de deux campagnes de mobilisation réalisées au Centre des travailleuses et travailleurs immigrants (CTI), auprès de personnes (1) immigrantes permanentes insérées en agence de placement et (2) migrantes temporaires. À partir de données collectées par participation observante et complétées par des entretiens semi-directifs, nous restituons une chronologie des deux actions collectives dont nous analysons les défis et les stratégies. Les résultats montrent que ces deux mobilisations constituent des réponses alternatives et complémentaires à des syndicats inopérants pour rejoindre la main-d’oeuvre précaire immigrante. Premièrement, le CTI offre les ressources humaines et matérielles nécessaires pour le développement du leadership des personnes qui deviennent sujet de droit et acteur de leur lutte. Cette dimension citoyenne semble d’ailleurs tout aussi importante pour les travailleurs que l’amélioration de leurs conditions matérielles de travail. De plus, les deux campagnes montrent une complémentarité entre la défense individuelle et collective de la main-d’oeuvre. D’autre part, les collaborations menées avec un syndicat révèlent un rapprochement stratégique entre deux organisations dont les ressources et les expertises sont complémentaires, renforçant aussi la légitimité du CTI. Cependant, l’engagement communautaire du syndicat reste marginal et produit des effets limités quant aux résultats des campagnes et à la possibilité de transformer profondément ses pratiques. Enfin, l’informalité des rapports de travail qui concernent les deux catégories d’immigrants, oblige à composer avec des moyens tout aussi informels pour appuyer leur organisation, rendant nécessaire le réseautage communautaire, religieux et culturel. Mots-clés : Travailleuses/travailleurs précaires, immigrants permanents, migrants temporaires, organisation communautaire,  défense collective, syndicats.

Articles scientifiques

Loïc MALHAIRE, Lucio CASTRACANI et Jill HANLEY

La défense des droits des travailleuses et travailleurs, enjeux et défis d’une mobilisation collective à Montréal

L’article explore les enjeux de deux campagnes de mobilisation réalisées au Centre des travailleuses et travailleurs immigrants (CTI), auprès de personnes (1) immigrantes permanentes insérées en agence de placement et (2) migrantes temporaires. À partir de données collectées par participation observante et complétées par des entretiens semidirectifs, nous restituons une chronologie des deux actions collectives dont nous analysons les défis et les stratégies. Les résultats montrent que ces deux mobilisations constituent des réponses alternatives et complémentaires à des syndicats inopérants pour rejoindre la maind’œuvre précaire immigrante. Premièrement, le CTI offre les ressources humaines et matérielles nécessaires pour le développement du leadership des personnes qui deviennent sujet de droit et acteur de leur lutte. Cette dimension citoyenne semble d’ailleurs tout aussi importante pour les travailleurs que l’amélioration de leurs conditions matérielles de travail. De plus, les deux campagnes montrent une complémentarité entre la défense individuelle et collective de la main-d’œuvre. D’autre part, les collaborations menées avec un syndicat révèlent un rapprochement stratégique entre deux organisations dont les ressources et les expertises sont complémentaires, renforçant aussi la légitimité du CTI. Cependant, l’engagement communautaire du syndicat reste marginal et produit des effets limités quant aux résultats des campagnes et à la possibilité de transformer profondément ses pratiques. Enfin, l’informalité des rapports de travail qui concernent les deux catégories d’immigrants, oblige à composer avec des moyens tout aussi informels pour appuyer leur organisation, rendant nécessaire le réseautage communautaire, religieux et culturel. Malhaire, Loïc, Lucio Castracani et Jill Hanley. « La défense des droits des travailleuses et travailleurs, enjeux et défis d’une mobilisation collective à Montréal », Revue multidisciplinaire sur l’emploi, le syndicalisme et le travail (REMEST), vol. 11, no. 1, 2017, p. 32-59.

Articles scientifiques

Loïc Malhaire, Lucio Castracani, Jill Hanley

A Jeepney Ride to Tunisia

The focus of this chapter is the challenges and approaches to organizing workers in Canada under the Temporary Foreign Workers Program (TFWP). The  Immigrant Workers Centre (IWC) in Montreal has been working with groups of workers in this program for several years and has learned many valuable lessons. The IWC has defined working with workers in the TFWP as a priority. Over the last few years, through different contacts, the IWC has met with and supported workers in many types of employment and in different regions and cities of Quebec. The groups we will discuss are those in the high and low-skills categories. The defence of workers in this program is complex because of the different categories- high and low-skill, with implications for the possibility of permanent status, the size of the group of workers- individual jobs as cooks or collective work as landscapers, their invisibility and distance from centres where there are stronger community organizations and unions. Ideally the building of associations of workers with their own leadership, and supportive allies such as unions and community organizations is the goal including the capacity of workers to represent themselves and defend their collective interests against employers and the state, but we are a long way from that. The vulnerability and the isolation of workers makes organizing difficult; however, there are steps and processes that will be described here. Calugay, Joey, Loïc Malhaire L. et Eric Shragge. « A Jeepney Ride to Tunisia », dans Choudry, Aziz et Adrian A. Smith (dir.), Unfree Labour ? Struggles of Migrant and Immigrant Workers in Canada, Fernwood, 2016, p 141-156.

Chapitre de Livre

Joey Calugay, Loïc Malhaire L., Eric Shragge

La professionnalité des travailleurs de rue au regard des théories critiques de l’intervention : entre tensions plurielles et nouvelle forme d’autorité contractuelle. Les cas du Brésil et du Vietnam

Cet article traite de deux exemples d’interventions auprès d’enfants en situation de rue réalisées dans le cadre d’organisations de la société civile et ayant fait l’objet d’une observation sur le terrain– le premier se situe au Brésil et l’autre, au Viêt Nam. Surquels modèles se construisent ces interventions professionnelles? Quelles logiques servent-elles? Dans un premier temps, un survol de l’intervention comme champ théorique est réalisé. Dans un deuxième temps, à travers les questions éthiques émergeant d’une étude plus approfondie du concept d’intervention (nécessité pratique de l’interdisciplinarité, pouvoirs cachés, etc.), la piste des formes normatives et montantes de l’intervention contractuelle est explorée. Malhaire, Loïc. « La professionnalité des travailleurs de rue au regard des théories critiques de l’intervention : entre tensions plurielles et nouvelle forme d’autorité contractuelle. Les cas du Brésil et du Vietnam», Les chantiers de l’intervention en sciences humaines, Interdisciplinarité, pratiques et actions collectives », vol. 4, décembre 2014, p. 44-55.

Articles scientifiques

Loïc Malhaire